Plus de 1 000 policiers ont été mobilisés pour assurer la protection de la chancelière Angela Merkel et du président Nicolas Sarkozy lors du sommet franco-allemand qui se déroulera vendredi prochain à Fribourg.
Le président français a été prévenu du « piège » qui l’attend vendredi à Fribourg, à savoir les Bächle, les typiques rigoles qui sillonnent la vieille ville, notamment du côté de la cathédrale. Un avertissement utile car lors du précédent sommet franco-allemand dans la capitale de la Forêt-Noire, en décembre 1991, le chancelier Gerhard Schröder était tombé dans le « piège » et reparti avec des chaussettes mouillées, suite à un faux pas diplomatique. Le président français de l’époque, Jacques Chirac, n’avait pas connu ce petit « malheur ».
Neuf ans plus tard, Fribourg et son célèbre marché de Nöel du Rathausplatz serviront de nouveau de décor très télégénique à l’une des réunions bi-annuelles de l’exécutif des deux pays devenues routinières. Ce sommet, qui débutera vers 11 h par un accueil militaire sur la place de la cathédrale, sera marqué par deux cérémonies hautement symboliques de la bonne coopération franco-allemande : l’inauguration, le matin, du nouveau pont ferroviaire entre Strasbourg et Kehl destiné à la fois au TGV Est et sa ligne « Magistrale » vers Stuttgart, Munich, Vienne et Budapest, ainsi qu’au TGV Rhin Rhône qui empruntera ce pont dans un an (à partir du 11 décembre 2011), sur l’axe Francfort-Lyon.
« L’ultime bataille » pour l’euro
Par ailleurs, les deux ministres de la Défense, Alain Juppé et Karl-Theodor zu Guttenberg, présideront, dans l’après-midi, au pavillon de l’Orangerie à Strasbourg, la cérémonie marquant l’installation du 291 e J ägerbataillon de la Bundeswehr (bataillon de chasseurs) sur territoire français, à Illkirch-Graffenstaden, dans le sud de Strasbourg. Cette première unité de l’armée allemande stationnée sur territoire français depuis 1945 partage désormais le Quartier Leclerc avec la 2 e brigade blindée française.
D’autres ministres feront le déplacement à Fribourg, notamment le Premier ministre François Fillon, Michèle Alliot-Marie et Guido Westerwelle (affaires étrangères), ainsi que Christine Lagarde et Wolfgang Schäuble (finances), originaire du Pays de Bade.
La réunion au sommet se déroulera dans l’Hôtel de Ville et se poursuivra autour d’un repas servi dans la salle d’apparat du Historisches Kaufhaus, le siège du Regierungspräsident (préfet) de Fribourg. La crise financière qui secoue l’Union européenne devrait occuper une grande place dans les discussions. L’influent hebdomadaire Der Spiegel a donné le ton en titrant sur la couverture de son dernier numéro, paru lundi, « L’ultime bataille » pour l’euro.
Un « carnaval de la résistance »
Contrairement au sommet précédent, le marché de Noël ne devrait pas être fermé. Mais compte tenu des menaces d’attentats proférées par l’organisation terroriste Al Quaïda, les mesures de protection ont été renforcées. « Plus de 1 000 policiers seront mobilisés pour assurer la protection des deux délégations », a indiqué Heiner Amann, le chef de la police de Fribourg.
Deux manifestations ont été annoncées : devant l’université, sur la place de l’ancienne synagogue, et autour de la fontaine de Bertold, au centre-ville. Un comité d’action regroupant différents mouvements d’extrême-gauche, des pacifistes, des antimondialistes et des antinucléaires ont appelé à organiser un « carnaval de la résistance » durant ce sommet, qui risque d’être agité.