Puisque ça bouillonne déjà à la FIFA, nous avons encore remis ça et tard dans la soirée du 25 juin nous avons attaqué la FIFA à Aurorastrasse 100 à Zürich avec un engin incendiaire.
Une fois de plus, la FIFA se retrouve partout dans le monde à faire les gros titres. Des individus de ses membres auraient été corrompus lors de l’attribution de la coupe du monde au Qatar, d’avoir été coupable de détournement fiscal et de blanchiment d’argent. Ils ont donc été partiellement accusés par l’OFJ (service judiciaire chargé de la fiscalité) aux USA. D’autres sont suseptible de suivre, de sorte que la société de jeu soit de nouveau « propre » et que les seuls auteurs responsables en soient exclus.
Non pas que nous critiquons la perception des impôts à la bourgeoisie, tout comme nous n’avons aucun intérêt à discuter pour savoir si tout sera mieux bien après que Blatter ait reculé. Si la fraction de la bourgeoisie qui adhère d’une certaine mesure à leurs propres lois est contre les structures mafieuses d’un autre groupe, ce n’est pas une question de morale mais de lutte de distribution au sein de la bourgeoisie.
Ainsi le journal commerciales écrivait déjà l’an dernier :
« Des syndicats craignent la mort de 4000 travailleurs ambulants jusqu’en 2022. Entre-temps, même le FBI enquête en raison d’allégations de corruption lors de l’attribution du tournoi. »
De manière significative, l’enquête ne se tourne pas vers les conditions de travail et de vie, mais la question est de savoir comment ça se fait que celle-ci et pas cette partie de la bourgeoisie peut empocher le bénéfice du grand événement. Les bourgeois d’autres pays auraient aussi bien aimé être aux commandes.
Avec jusqu’à présent sans doute plus de 1000 travailleurs morts, les patrons et leurs soutiens ont peu de problème. Le fait que les ouvriers vivent dans des trous à rats dégueulasses sans installations sanitaires, que les passeports leur soient retirés ne dérange ni les sponsors ni les fédérations de football.
La brutalité de l’exploitation ne connaît presque aucune frontières, 10 heures de travail par plus de 40 degrés et pour un salaire minable en parfaite dépendance de la société qui emploie les ouvriers. S’ils en venaient à se défendre, l’entreprise peut mettre un terme au contrat de travail et les personnes concernées doivent quitter le pays dans les jours qui suivent. La liste des barbaries est longue.
Les déclararations des « amis du sport » qui en bénéficient disent toujours la même chose, qu’ils ne s’y attaqueront pas, que toutefois cette cause sportive ne doit pas être remise en question.
Comme Adidas a anoncé la semaine dernière revoir les contrats de sponsor avec la FIFA, il s’agissait bien sûr que de la corruption à l’intérieur de la Fifa. Comment pourait-il en être autrement, chez un fabriquant d’articles de sport qui a fait produire les ballons de la coupe du monde 2014 en partie par le travail des enfants ?
Que les ouvriers du Népal, qui voulaient rentrer pour aider après le tremblement de terre n’ont pas reçu leurs passeports et ainsi n’ont pas pu partir est pour ces gens-là une chose secondaire.
Tout comme les expulsions et le nettoyage au Brésil et en Afrique du Sud. Afin que des stades, des hôtels et des camps d’entraînement (qui maintenant sont abandonnés) aient pu être construits et des zones de sécurité érigées, des favelas ont été détruites et des villes entières ont été réévaluées. Ce qui signifie que même ceux qui ont un travail et qui pouvaient se permettre d’avoir un logement raisonnable ont été et sont chassés de ces mêmes villes.
La résistance au Brésil n’a pas pu êre brisée malgré des lois plus sévères et de nombreuses arrestations, il y a eu jusqu’à la fin de la coupe du monde des manifs, des actions de perturbations et de sabotage. En ce qui concerne les jeux olympiques de 2016 à Rio de Janeiro, la résistance peut ressurgir contre des infrastructures encore plus inutiles alors que dans la réalité les services de santé ou l’aide sociale n’existent pas.
On ne peut pas s’étonner sur le fait que la corruption se propage en vue de profits de plusieurs milliards d’euros. Qu’il ne s’agit pas pour les gouvernants d’amour pour le sport (sic!) mais précisément pour ces profits. Un débat quant à savoir si ou comment un système mafieux tel que la Fifa ou également le CIO peut être changé et que puisse être ramené leur système juridique dans des structures reconnues est pour nous totalement sans intérêt.
Pour nous, il est clair qu’on ne peut pas laisser se dérouler un pareil méga-évènement comme une coupe du monde que ce soient pour l’amour du sport ou la force unificatrice du football. Car une organisation sportive de cette ampleur à l’intérieur du modèle de production capitaliste n’a aucune raison d’exister et devrait se faire aucun profit (sic!). Quelques ouvriers morts, des expulsions et destructions de quartiers entiers et de paysages et par conséquent la résistance contre tout ça n’intéressent pas ici.
Pour une perspective révolutionnaire !