En solidarité avec toutes les personnes qui luttent en prison ou dans les rues, nous avons incendié cette nuit [3 octobre 2016, NdT] une voiture du constructeur de prisons ‘SPIE’. Nous relions directement notre action avec les compagnon-nes de Toulouse qui ont agi de la même façon dans la nuit du 20 au 21 septembre. SPIE est une énorme entreprise, qui a par exemple participé à la construction d’une prison à Leuze-en-Hainaut (Belgique). Depuis des années là-bas, une lutte intense est menée contre l’industrie carcérale. Il y a une liste noire des entreprises dont les moyens de production sont attaqués. Mais des responsables importants ont reçu de la visite chez eux. C’est ce qui s’est passé par exemple pour le directeur de la prison de Bruges, qui s’est fait cramer ses voitures devant chez lui.
De plus, SPIE participe à l’industrie nucléaire. Cette lutte est aussi rondement menée avec l’objectif d’empêcher que cette économie puisse continuer à fonctionner. Ces attaques contre les bagnoles sont également des petits coups qui peuvent produire de l’effet parmi la masse. Incendier des voitures est un moyen qui est facile et souvent réalisable en ville.
La même lutte a également lieu dans le pays. De grosses luttes se déroulent en ce moment dans la région de Forst¹, dans la forêt de Hambach et sur la ZAD en Bretagne.
Les luttes contre l’approvisionnement en énergie du capital, contre les infrastructures de transport et contre les prisons sont dirigées contre l’État et ses entreprises qui voient la nature comme une marchandise pouvant être détruite ou exploitée. En détruisant et sabotant ces projets de construction, les partisan-e-s risquent leurs vies et leur liberté. Celui qui atterrit en taule pour ces actes retombe une fois derrière les barreaux sur ces mêmes entreprises qui ne laissent passer aucune occasion pour soumettre au maximum l’ensemble de la société au contrôle, à l’exploitation et à la peur. Mais si nous n’avons pas peur, elles n’auront aucune chance. C’est pourquoi les prisonnier-es qui continuent à lutter en prison représentent le plus gros danger pour cette société et sont un moteur important de nos combats.
Nous remercions
Aaron et Balu²,
Les braqueur-euses qui sont obligé-es d’attendre leurs procès à Aix-la-Chapelle,
Les innombrables camarades kurdes enfermé-es,
Les insurgé-e-s dans les prisons aux USA,
Celles et ceux visé-e-s par la répression à Bâle,
Et tou-te-s les autres qui ravive le feu de la lutte !
Groupe d’action en mémoire de Rémi Fraisse (+26.10.2014)
NdT:
¹”Lausitz” en allemand. Il s’agit d’une petite ville du Brandebourg de 20.000 habitant-es. C’est également à cet endroit qu’une lutte écologique est en cours contre l’exploitation de lignite (comme dans la forêt d’Hambach). La mine, exploitée pendant plusieurs années par l’entreprise publique suédoise ‘Vattenfall’ (spécialisée dans le secteur énergétique), est désormais gérée depuis le 30 septembre dernier par le groupe tchèque ‘EPH’.
²Aaron et Balu ont été arrêtés et directement jetés en prison à la suite des émeutes en réponse aux assauts de l’Etat de l’été dernier contre les espaces autonomes du quartier berlinois de Friedrichshain, et en l’occurrence l’expulsion de la ‘Kadterschmiede’ du ‘Rigaer94‘. Ils payent le prix de la révolte permanente contre leur ville de riches.