A Lyon, la police réprime préventivement les rassemblements antifascistes

Antifaschistische Katzen

Ce jeudi 9 mai 2013, des groupuscules néonazis avait une nouvelle fois prévu d’occuper la rue lyonnaise. Alors que la violence et la haine d’extrême droite s’expriment chaque jour plus librement dans les rues de Lyon, avec le mouvement homophobe comme tremplin, des antifascistes ont décidé de réagir et ont organisé un rassemblement pour s’opposer à ces nervis à leurs exactions. Avant même d’y être arrivés, 25 antifascistes ont été arrêtés et placés en garde à vue.

 

Vers 20h, pen­dant que le ras­sem­ble­ment des néo­na­zis des Jeunesses natio­na­lis­tes se dérou­lait place Puvis de Chavanne (6e arr.) [1], les anti­fas­cis­tes ont com­mençé à se ras­sem­bler place Maréchal Lyautey. Alors qu’un groupe un peu plus nom­breux arri­vait avec une ban­de­role, les flics se sont immé­dia­te­ment diri­gés vers eux, les pour­sui­vant et les encer­clant sous la menace des fla­sh­balls.

 

Pendant près d’une heure, les flics, nom­breux, ont gardé nos cama­ra­des encer­clés, les arrê­tant un par un, pen­dant que les encer­clé-e-s et les autres mani­fes­tant-e-s alen­tours enchai­naient les slo­gans anti­fas­cis­tes.

 

Rapidement, les mani­fes­tant-e-s qui res­taient sur la place ont été repous­sés avec vio­lence jusqu’à l’avenue par la police, sou­cieuse de ne pas avoir trop de contes­ta­tion pen­dant qu’elle finis­sait d’embar­quer les per­son­nes encer­clées.

 

Au même moment, les deux ras­sem­ble­ments fas­cis­tes se dérou­lant en ville n’ont visi­ble­ment pas été gêné le moins du monde par la police... et les nervis d’extrême-droite ont par la suite été vu en grou­pes en centre ville.

 

A l’heure actuelle nous ne savons pas quel­les accu­sa­tions pré­ci­ses sont por­tées contre nos cama­ra­des, ni dans quel délai nous pou­vons espé­rer leur libé­ra­tion. Les arrêté-e-s seraient vingt-cinq.

 

A Rennes, un ras­sem­ble­ment fas­ciste simi­laire a pu être empê­ché par les anti­fas­cis­tes [2].

 

Mise à jour jeudi 23h50 : Les gardes à vues sont pro­lon­gées cette nuit. Nos cama­ra­des sont semble-t-il pour­suivi pour mani­fes­ta­tion non auto­ri­sée (à confir­mer). La pré­sence des fas­cis­tes agres­sifs en centre ville est confir­mée par plu­sieurs témoins.

 

Mise à jour ven­dredi 09h15 : Les vingt-cinq per­son­nes sont tou­jours en garde à vue, après avoir passé la nuit dis­pat­chés dans les dif­fé­rents com­mis­sa­riats de l’agglo­mé­ra­tion lyon­naise. Selon l’évolution de la situa­tion, un ras­sem­ble­ment de sou­tien sera peut-être orga­nisé dans la jour­née.

 

Mise à jour ven­dredi 12h30 : Des audi­tions ont eu lieu ce matin, mais aucun anti­fas­ciste n’a pour l’ins­tant été libéré. Il sem­ble­rait qu’ils soient encore réparti-e-s dans les dif­fé­rents com­mis­sa­riats. On est très pro­ba­ble­ment en attente d’une déci­sion du pro­cu­reur.

 

Notes

[1] Le GUD faisait un rassemblement similaire ailleurs en ville, à la même heure.

[2] Source : Ouest-France