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Ce vendredi 10 décembre sera un grand jour pour la ville de Freiburg. Les représentants les plus éminents des gouvernements allemand et français se rencontrent lors d’un sommet franco-allemand dans la ville au pied de la Fôret Noire. Outre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, les ministres de la défense, de l’économie, de l’intérieur et quelques autres vont débattre le temps d’une petite demi-journée des progrès et projets futurs du franco-allemand.

Et puisque nos responsables doivent toujours craindre le pire, ils ne se rencontrent pas discrètement quelque part dans un aéroport, sur une plate-forme pétrolière ou par vidéo-conférence, mais il préfèrent aller dans des villes comme Freiburg, où, pour se serrer la main, il suffit de paralyser toute une ville ou une région le temps d’une visite. Pour protéger ce que nos deux pays ont produit de mieux, à savoir nos chefs et ministres des deux gouvernements, la police transformera la ville de Freiburg en une forteresse. Il paraît que «des groupes d’extrême-gauche» aient menacé ce sommet, on ignore qui, quoi, comment et quand, mais par mesure de sécurité, le nombre des forces de l’ordre déployés sera heureusement doublé. Là, il s’agit de ne pas être radin. N’importe si le coût de ce rendez-vous franco-allemand dépasse le million ou quelques millions d’euros, il est important de ne pas retourner chaque cent, mais d’investir ce qui faut pour que les Merkel, Sarkozy, Karl Theodor von und zu Guttenberg et les autres se sentent à l’aise à Freiburg. Et puisque ce sommet représente la dernière occasion de s’entraîner pour la visite du Pape Benoît XVI. à Freiburg en Septembre 2011, il ne faut vraiment pas lésiner sur les moyens.

Maintenant, à quelques jours de Noël, il convient plutôt de remercier nos responsables politiques pour leur intervention positive sur la conscience collective des sociétés en France et en Allemagne. En dépensant de telles sommes pour une petit-déjeuner amélioré dans la capitale du Breisgau, nos gouvernements passent un message plein de vie, d’optimisme et d’espoir en une période où certaines personnes qui évoluent en marge de la société seraient tentées de baisser les bras. Soyons clair : nos responsables auraient mieux à faire que de  voyager ainsi et de mobiliser toutes ces ressources pour qu’ils puissent se voir. Mais il prennent sur eux, consacrent leur temps et énergie pour nous dire «la crise est terminée ! Nous pouvons à nouveau dépenser sans compter !» Ce message vaut de l’or, surtout pour les moins fortunés qui, en cette période de fin d’année, peuvent ainsi reprendre espoir pour la nouvelle année 2011.

Donc, n’hésitez pas à venir à Freiburg ce vendredi 10 décembre. Bon, il faudra marcher un peu, les transports en commun devant s’arrêter hors du périmètre du centre-ville, mais vous pourrez quand même visiter le marché de Noël (si cela ne vous embête pas de vous faire contrôler par la police entre deux gorgées de vin chaud). Si déjà nos responsables nous font l’honneur d’une telle visite, vous pourrez tout autant faire quelques petites concessions. Après tout, ils ne viennent que pour vous, chers citoyens et citoyennes !