Un déferlement de néonazis a surpris tout le monde

C’est dans cette rue du Pôle industriel Toul-Europe que s’est déroulée samedi la soirée Hammerfest 2012 en présence de 1.500 néonazis venus de toute l’Europe. Photo ER
Erstveröffentlicht: 
09.11.2012

Société Discret rassemblement d’extrémistes samedi soir à Toul

 

Toul. « Nous n’avons pas donné d’autorisation pour ce type rassemblement puisque rien ne nous a été demandé ! Avertie par un journaliste suisse, le maire Nicole Feidt a été tout simplement mis devant le fait accompli en soirée ». Dominique Pocreau, directeur général des services de la ville de Toul, concède néanmoins que le rassemblement organisé dans un hangar du Pole industriel Toul-Europe aurait bel et bien attiré dans la nuit de samedi à dimanche « quelque 1.500 néonazis européens » pour la soirée Hammerfest 2012. Une manifestation marquée par des concerts de « white power music », faisant la promotion du racisme et de l’antisémitisme.
De nombreuses voitures allemandes

En sous-préfecture de Toul, Hubert Espiasse confirme : « Nous avons appris la tenue de cette manifestation à Toul par les services de renseignements samedi en milieu d’après-midi. Mais l’association qui avait loué le hangar, dont le président est originaire du Toulois, nous avait annoncé une centaine de participants seulement. Nous avons donc mis en place un dispositif de surveillance traditionnel pour éviter tout débordement, mais au fil de la soirée, les nombreuses voitures, venues majoritairement d’Allemagne, ont donné une tout autre ampleur à ce rassemblement. Nous avons donc été contraints de gérer la situation. En conséquence des effectifs de police et CRS ont été mobilisés : soit 72 agents au total. Aucun débordement n’a été toutefois signalé, tout juste une ivresse publique pour une personne sortie à pied de ce concert ».

Après avoir initialement programmé cette Hammerfest en Suisse, les organisateurs avaient visiblement cherché un autre point de chute après son annulation par les autorités helvétiques : « Ils ont d’abord cherché à l’organiser en Italie, puis en Alsace, en Moselle et enfin ils sont venus à Toul », constate de sous-préfet en précisant « qu’il ne comptait pas en rester là… »

La municipalité de Toul non plus d’ailleurs : « Nous allons également saisir le propriétaire et le locataire de ce hangar industriel dont la capacité d’accueil ne dépasserait pas 150 personnes mais qui n’a surtout pas vocation à accueillir du public, même dans un cadre privé.

Le fait, en outre, que la ville de Toul soit associée à ce style de manifestation extrémiste n’est vraiment pas bon pour son image. »

Lionel MADELLA